Vote utilisateur: 2 / 5

Etoiles activesEtoiles activesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 
Créer sa boîte est dans l'ère du temps.  Il existe des solutions "agiles", pour se lancer dans l'entrepreunariat avec les pieds légers, grâce aux structures d'appui.

Enfin légers autant que possible.
Car en France, création d'entreprise rime avec complexité.

Point sur les structures d'appui qui peuvent rendre la piste un peu moins caillouteuse.

Démarrer léger avec une structure d'appui

Suivant son statut, une structure d'appui propose divers services, en échange de quelques deniers.
Notez que votre statut à vous pèse dans la balance: salarié, demandeur emploi, étudiant, projet individuel ou à plusieurs etc.

Listes des services possibles

  • accompagnement/formation:
    avant ou en phase de démarrage; pour faire le point sur le budget, l'activité, le plan d'action  commercial, le plan marketing, améliorer ses techniques de prospection, explorer les voies de développement possibles, analyser son modèle économique...
  • espace de travail et équipements à moindre coût:
    heure, journée, forfait... certaines structures permettent l'accès à des espaces de travail ou de réunion,  moindre coûts, en co-working (espace partagé), ou en salle privatisé.
    On peut vous fournir des équipements trop onéreux au démarrage: vidéo-projecteurs, photocopieur...
  • structure juridique et fiscale
    C'est le principal attrait de certaines: la structure vous "prête" son entité morale.
    Vous pouvez exercer, tester et développer votre petite entreprise, sans créer d'entreprise.
    Et consacrer toute votre énergie à conquérir votre marché, sans être harcelé d'entrée par la pluie de cotisations obligatoires qui vous attendent.
    Et stopper tout aussi facilement.
  • service comptable et administration
    certaines prennent en charge votre comptabilité, vos déclarations, le paiement de vos charges sociales, votre facturation et devis...

La liste des services n'est pas exhaustive.

Pour choisir votre structure d'appui

Il n'y a pas de meilleure solution. Il y a la solution qui vous convient le mieux, en tenant compte de plusieurs facteurs:

  1. votre statut, et la nature de votre projet sont le sésame de départ; ils déterminent si vous serez acceptable ou pas
  2. renseignez-vous sur les activités couvertes par la structure: elles sont souvent spécialisées (technologique, social, culturel...), ou refusent certains risques (location de magasin, professions réglementées, métiers dangereux ou nécessitant des assurances particulières -décennales-...)
  3. appuyez-vous sur votre business-plan: une part d'hypothèse très importante encouragera à opter pour un  appui "test", type couveuse d'entreprise; un projet très innovant trouvera plus facilement de la levée de fonds en intégrant un incubateur...
  4. évaluez vos fonds / ressources sur 2 ans: certaines structures vous épargnent d'acquitter les charges, d'autres pas; dans les 2 cas, elles vous coûteront quelque chose.
  5. pensez à la durée sur laquelle vous avez accès au dispositif

Les structures d'appui

Généralités

Notez que s'il existe une fédération ou un syndicat pour chaque type de structure d'appui, toutes n'y sont pas nécessairement affiliées. Pour trouver celles de votre périmètre géographique, consultez plusieurs sources d'information.

Pour le portage salarial et la CAE, soyez très vigilants sur le contrat qui vous lie.
Notamment les clauses relatives aux droits sur la clientèle que vous amenez.
Au départ, c'est la vôtre. Certaines structures l'oublient.
Attention aussi aux conditions liées à la responsabilité, à la ventilation de votre CA & résultat.

Côté rémunération de la structure, vérifiez bien à quoi s'applique le % prélevé. Sur votre CA frais déduits? Sur votre résultat? Sur le CA HT ou TTC? Chaque structure le définit librement.

Portage salarial

En portage salarial, vous êtes salarié de la société de portage.
Elle paie vos charges, prélève sa commission, et vous reverse le solde en revenu et remboursement de frais.

Vous êtes "salarié-entrepreneur".
Elle vous soulage de toutes ces démarches administratives et fiscales susceptibles de manger ce qui reste de vos nuits, au détriment de votre production.

L'éventail de services peut être large, avec des variantes très significatives de l'une à l'autre.

Aux yeux de la fiscalité et de l'administration sociale, vous êtes salarié de la société de portage.
Aux yeux de la société de portage, vous êtes un consultant-client/salarié, dont elle sous-traite les déclarations et le paiement des charges, mais qui produit de quoi payer son salaire.
En effet, même si vous êtes liés par un contrat de travail en bonne et due forme (CDD ou CDI), l'entreprise de portage n'est pas tenue de vous fournir un travail.

Certaines sociétés de portage ont des exigences de "patrons" vis-à-vis d'un commercial: vous devez garantir un CA minimum.
Ce qui se justifie si elle vous signe un CDD, car loi l'oblige à vous verser un salaire mensuel minimum de 75% du plafond minimum mensuel de la Sécu (fixé à 3 269 € en 2017).
Pour les CDI, elle ne rémunère pas les périodes sans prestation à un client.

Liens utiles:

CAE (Coopérative d'Activité et d'Emploi)

Dans les grandes lignes, principe identique au portage salarial.
Nuance importante: la CAE relève du statut de la Scop (coopérative de salariés sous régime de SARL, SA ou SAS), ou de la SCIC.

Les salariés-entrepreneurs sont acteurs de la CAE, et doivent participer à des réunions d'information régulières.
Vous signerez un contrat CAPE pour démarrer.
Les CAE accompagnent, conseillent et "forment" leurs entrepreneurs salariés, susceptibles de devenir associés de la CAE.

Attention aussi au fonctionnement décidé par la CAE.
Certaines se contentent d'un  10% sur votre CA H.T.
D'autre s'octroient votre CA, puis le répartit entre: l'ensemble des salariés (participation et intéressement), les salariés associés (dividendes), une part dite "indivisible" pour son fonctionnement (jusqu'à 40% ou 45% du résultat. Rappel: résultat n'est pas CA; à bon entendeur...)

 Pour faire simple: côté sueur, c'est vous le patron.
Côté définition des objectifs, répartition du résultat, et responsabilités, c'est pas vous, c'est la CAE.

Liens utiles:

 Incubateur, pépinière ou accélérateur d'entreprise

Dans l'accélérateur ou la pépinière, vous devrez être entrepreneur, et déclaré en tant que tel.
Avec votre propre statut, et vos propres numéros d'entreprise officiels (NAF/TVA).
Vous serez donc assujetti aux charges et obligations qui vont avec.

Dans l'incubateur, vous pourrez choisir le mode "test" (sans créer votre structure), ou le mode "réel" (création effective). S'il propose les deux alternatives.

Même en ayant officiellement déclaré votre entreprise, ces 3 structures (souvent très proches) offrent de nombreux avantages, suivant leur organisation.

  • L'incubateur se destine aux projets en phase de création.
  • La pépinière se destine aux entreprises déclarées, en phase de développement.
  • Les accélérateurs se caractérisent par la présence de mentor, de business angels...

Ceci dit, la multiplication des structures tend à réduire les spécificités.

Liens utiles:

Couveuse d'entreprise

C'est la structure souvent privilégiée pour "tester" un projet.
En particulier si vous êtes demandeur d'emploi indemnisé.
Grâce au contrat CAPE, vous pourrez démarrer sans payer aucune cotisation ni charges, à condition d'opter pour le mode "remboursement de frais", sans percevoir de revenu de votre activité.

Liens utiles:

En conclusion

Ambition, autonomie, passion, ou simplement création de son propre emploi, la fiscalité et l'administration françaises ne sont pas encore sur les rails de "l'agilité".
Cette agilité demandée aux entrepreneurs et aux salariés lancés sur le train d'une société qui s'emballe, de nombreux points de vue.

Entre les règles, les normes, l'éventail des statuts, le droit de faire qui se traduit souvent par une kyrielle de "interdictions de faire", la fiscalité "mille feuilles" dans notre pays, le chemin vers la rentabilité peut être très long pour un créateur d'entreprise.

Avant de vous lancer, prenez le temps d'envisager le passage par une structure d'appui.

Couveuse, portage salarial, CAE, incubateur, pépinière ou accélérateur, chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Le bon choix sera celui où vous vous sentez le mieux.
Une fois lancé, ne vous posez plus la question: foncez.
Il sera toujours temps de changer plus tard.
Tout ce qui importe, c'est la réussite de votre projet d'entreprise.